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CAC 40

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Cac 40 : Essilorluxottica, Société Générale, Kering, Sanofi… Ces groupes qui ont marqué (en bien comme en moins bien) l'année sur le CAC 40

Aujourd'hui à 06:00
Plusieurs groupes ont animé le CAC 40

(BFM Bourse) - Le CAC 40 achèvera l'année 2025 ce mercredi 31 décembre en début d'après-midi. L'occasion de distribuer les bons et les mauvais points aux valeurs de l'indice phare de la Bourse de Paris.

Le CAC 40 s'apprête à mettre un point final à 2025. L'indice parisien va, ce mercredi 21 décembre, connaître sa dernière séance de l'année, avec une clôture avancée à 14h15.

Au-delà du CAC 40 dans son ensemble, quels pensionnaires de l'indice ont marqué 2025 en bien comme en moins bien? BFM Bourse a compilé une petite sélection.

Notons premièrement que notre liste n'est pas exhaustive. Nous n'évoquons pas, par exemple, le cas de Legrand, qui a connu une année faste, grâce à son exposition aux centres de données, et, par ricochet, à la thématique de l'intelligence artificielle.

Deuxièmement, cette sélection ne se confond pas avec le palmarès de l'indice. Nous ne mentionnons pas Thales (+65,7% en 2025), qui a été porté par l'engouement autour de la défense européenne, ni, coté baisse, Pernod Ricard (-33%) dont la chute est due aux problèmes qu'ont rencontré l'ensemble des groupes de spiritueux (droits de douane, faible demande en Chine et aux États-Unis).

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>> Ils ont ravi la cote

>La renaissance boursière de Société Générale

Frédéric Oudéa avait peiné à faire remonter l'action Société Générale. Son successeur à la tête de la banque, Slawomir Krupa, y est parvenu un an et demi après sa prise de fonction. Depuis fin octobre 2024, le titre a été quasiment multiplié par trois.

Impossible, donc, de ne pas distinguer le parcours boursier de la banque rouge et noir (+155,5%) en 2025. Porté par le redressement de la banque de détail en France et la bonne tenue de ses activités de marché, l'établissement a enchaîné les publications supérieures aux attentes en 2025, confortant la confiance des analystes et du marché.

Nombreux sont les bureaux d'études à recommander de miser encore sur Société Générale pour 2026 en raison d'une valorisation toujours attrayante et de sa capacité à serrer les coûts pour améliorer ses résultats. Citi pense que l'action est celle qui a le plus de potentiel au sein des banques européennes, quand Bank of America voit le titre atteindre 85 euros (contre un cours d'un peu moins de 68 euros actuellement).

> La revanche des secteurs "discrets", avec Engie, Orange, Eiffage et Bouygues

En Bourse les "utilities" – les services aux collectivités comme le traitement de l'eau, des déchets ou la distribution de gaz et d'électricité – ne sont pas forcément considérés comme très attrayants ou dynamiques. Les télécoms, non plus. Le départ de la cote d'Iliad (maison-mère de Free) en 2021 atteste quelque peu du manque de reconnaissance boursier du compartiment.

Pourtant Orange et Engie s'apprêtent à clore une belle année avec des hausses respectives de 48,1% et 46,4%.

Orange a livré de bonnes performances, relevant ses objectifs pour 2025 en octobre dernier. Le premier opérateur télécoms a aussi bénéficié des spéculations sur une consolidation du marché en France. Ces anticipations se sont concrétisées lorsque la société s'est alliée à Bouygues et Iliad pour tenter de racheter le gros des activités d'Altice France (et donc SFR). Les trois groupes ont pour l'heure été éconduits.

Engie a pour sa part livré une série de bonnes publications au cours de 2025, indiquant en novembre dernier viser le haut de ses objectifs. Son activité dans les capacités de stockage de batteries (BESS) a, par ailleurs, tapé dans l'œil de plusieurs bureaux d'études (Bank of America, Royal Bank of Canada).

Surtout, les télécoms comme les "utilities" (le secteur d'Engie) ont bénéficié du caractère très local de leurs activités. Ce qui a conduit les investisseurs a rechercher ces titres pour se protéger de l'incertitude causée par les droits de douane américains.

La construction a connu la même tendance. Le compartiment a aussi été porté par le plan de relance allemand dans les infrastructures. Ce qui explique le bond de 43,9% de l'action Eiffage et son entrée dans le CAC 40, en décembre dernier.

À la confluence de l'ensemble de ces tendances (le groupe est présent dans la construction, les services multitechniques avec Equans, et les télécoms avec Bouygues Telecom), Bouygues s'adjuge 56,3% en 2025.

> Kering porté par la magie de Luca de Meo

Dans le dur depuis plusieurs années à cause de l'effondrement des ventes de Gucci (qui représentent environ 40% du total du groupe) Kering a choisi un électrochoc radical et surprenant. La famille Pinault a décidé de lâcher les rênes de la société pour les confier à Luca de Meo, directeur général de Renault (voir plus bas).

Artisan d'un redressement spectaculaire chez le constructeur français, l'Italien a quitté en juillet le groupe au losange avant de rejoindre en septembre Kering. Si ce choix peut surprendre au vu de l'absence d'expérience dans le luxe de Luca de Meo, ses premières mesures ont fait mouche.

Le directeur général a effectué plusieurs changements dans l'état-major, reporté en 2028 au plus tôt le potentiel rachat de Valentino et cédé la division "beauté" du groupe à L'Oréal. Cerise sur le gâteau: Kering a fait part au troisième trimestre d'une activité encore en net repli mais supérieure aux attentes. Tous ces éléments ont conduit l'action à reprendre 74% depuis juin et la nomination de Luca de Meo.

Revers de la médaille: cette hausse violente du titre ne laisse pas forcément entrevoir un important potentiel pour 2026. Passée à l'achat en septembre, HSBC a du revenir à "conserver" sur le titre dès fin octobre. "Easy tiger" ("Calme-toi mon grand!"), écrivait alors la banque.

> Essilorluxottica ou le changement de dimension

Certes, le rallye boursier du lunetier et spécialiste de l'optique franco-italien s'est affaissé en fin d'année au point que le titre ne prend plus que 15% sur un an. La faute aux annonces provenant du chinois Alibaba et de l'américain Google qui vont prochainement lancer leurs lunettes d'IA et concurrencer ainsi celles développées par le groupe avec Meta.

Néanmoins, Essilorluxottica aura fait forte impression. Notamment au troisième trimestre lorsque la société avait publié une croissance de 11,4% hors effets de changes, la plus forte de son histoire. Ce qui avait catapulté son action avec une hausse de près de 13% sur une seule séance.

Les "wearables" ("objets connectés") et plus exactement les lunettes d'intelligence artificielle ont largement alimenté cette hyper-croissance, avec une contribution de quatre points de pourcentage.

Passée à l'achat sur le titre en octobre, Bank of America estime qu'Essilorluxottica a changé de statut en Bourse.

Le groupe parviendra-t-il à rassurer en 2026 au sujet de la concurrence qui s'annonce dans les lunettes d'IA? Citi le pense en tout cas et juge que ces "wearables" représenteront autour de 9,5 milliards d'euros de revenus en 2025.

> Safran ou l'éloge de la régularité

Le motoriste et équipementier aéronautique n'a pas forcément fait beaucoup de bruit en 2025. Mais la régularité de sa performance boursière s'avère remarquable. Le titre prend 40,2% en 2025 après 33% en 2024 et 36,4% en 2023.

La société a encore été portée par la croissance de ses très rentables activités d'après-vente (révision, maintenance, réparation, ventes de pièces détachées), grâce au positionnement de CFM International, sa coentreprise avec GE Aerospace.

CFM produit le CFM56, le moteur le plus vendu au monde, et le LEAP, qui équipe les monocouloirs de nouvelle génération d'Airbus (A320neo) et Boeing (737 Max).

Sa position de marché dominante offre un gisement de croissance robuste pour les activités d'après-ventes. À titre d'exemple et, selon des données communiquées fin 2024 par Safran, 23.000 moteurs CFM56-5B-7B étaient en services. Et 70% n'avaient effectué aucune visite en atelier.

"Nous pensons que la vigueur des activités d'après-vente n’a aucune raison de ralentir, compte tenu de l’offre limitée de nouveaux avions et de la croissance du trafic mondial", jugeait Bernstein en août.

>> Ils ont déçu

> Hermès n'a pas brillé

Gageons que ranger Hermès dans la catégorie "déception" peut s'avérer rude. Le sellier-maroquinier a dégagé une croissance de 8,6% hors changes sur les neuf premiers mois de l'année, un chiffre robuste.

Mais la réputation d'Hermès (et sa valorisation) place la barre haute au niveau des attentes. Si bien que, malgré sa croissance des revenus pas très éloignée des 10%, le groupe accuse la moins bonne performance boursière des trois groupes de luxe du CAC 40, avec un repli de son titre de 8,2% en 2025.

Pourtant, avec la menace posée par les droits de douane américains au printemps, nombreux étaient les analystes à conseiller de se réfugier sur le titre.

Deux éléments ont joué en défaveur du groupe de luxe. D'une part, des doutes sur la capacité du groupe à accélérer sa croissance et à afficher une progression de 10% de ses ventes ont pu peser sur le titre. Dans le luxe, les investisseurs ont tendance à jouer la "dérivé seconde" des ventes, c'est-à-dire la variation de la croissance.

D'autre part, à compter de la fin de l'été, les investisseurs et les analystes ont commencé à anticiper la reprise globale du luxe pour 2026 et 2027 et à miser ainsi sur des titres offrant un potentiel de redressement (Burberry, Kering) ou sur LVMH. Ce mouvement de marché s'est opéré au détriment d'actions plus défensives, comme Hermès.

"Après avoir largement surperformé le secteur au cours des deux dernières années, nous prévoyons que cette surperformance se réduira en 2026, car nous pensons que le reste du secteur renouera avec une croissance positive", juge, à titre d'exemple, Barclays.

> Dassault Systèmes face à une "capitulation" de marché?

Deuxième plus forte baisse du CAC 40 cette année (-28,8%), Dassault Systèmes a enchaîné les publications décevantes, notamment au premier semestre et au troisième trimestre.

En juillet, ses perspectives de cash avaient fait grincer la Bourse. En octobre, la société avait fait part de ventes de licences inférieures aux attentes, ainsi que d'une activité faiblarde du côté de Medidata, société spécialisée dans les logiciels de suivi des essais cliniques, et source de déception récurrente du marché.

Les perspectives pour le quatrième trimestre 2025, marquées par des fourchettes très larges, montrent que la société navigue un peu à vue. "Les investisseurs ont perdu patience", écrivait en octobre Bank of America, qui évoquait "une capitulation" due à la faiblesse de l'exécution de l'entreprise.

"Le problème c'est que la société n'a pas une croissance assez forte - elle ne surperforme plus vraiment son marché - pour justifier son statut de valeur de croissance avec des multiples de valorisation exigeants", jugeait, par ailleurs, un intermédiaire financier en juillet dernier.

> Sanofi ou les espoirs brisés de succès cliniques en 2025

Depuis fin 2023, Sanofi a mis les bouchées doubles dans la R&D pour redorer son blason en matière de succès cliniques, et développer ainsi de nouveaux "blockbusters" à même de prendre le relais de son médicament phare, Dupixent, son grand vecteur de croissance.

Début 2025, le marché était plutôt optimiste quant aux résultats des essais cliniques qui devaient être communiqués par le groupe.

La société a, in fine, manqué ses grands rendez-vous. En mai, le groupe a livré des résultats de phase III (la dernière étape avant la commercialisation d'un médicament) pas aussi bon qu'espéré par le marché pour itépekimab, un potentiel traitement contre la "bronchite du fumeur".

Rebelote début septembre. La société a publié les résultats d'un essai de phase III évaluant l'amlitelimab pour traiter la dermatite atopique. Les données d'efficacité se sont avérées inférieures aux attentes des analystes et du marché. L'action a perdu 8,3%.

En décembre, Sanofi a cette fois annoncé qu'un essai clinique évaluant tolebrutinib pour le traitement d'une forme de sclérose en plaque n'avait pas été concluant. Quelques jours plus tard, le groupe a indiqué avoir reçu une lettre de réponse complète de l'autorité sanitaire américaine, la FDA, au sujet d'une potentielle approbation du même candidat-médicament pour une autre forme de sclérose en plaques. Ce qui signifie tout simplement que l'agence américaine refuse d'homologuer en l'état le traitement.

Avec tous ces revers, l'action Sanofi chute de 11,5% en 2025.

> Renault orphelin de Luca de Meo

Certes, Stellantis perd peu ou prou autant que Renault sur 2025 (-25,2% contre -24,6%). Le groupe issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler n'a pas réglé tout ses problèmes, et les analystes ne voient pas énormément de catalyseurs sur le titre avant le deuxième trimestre 2026.

Le groupe italo-franco-américain a toutefois pour "excuse" d'avoir été confronté aux difficultés posées par les droits de douane américains. A contrario, Renault n'a pas de présence directe aux États-Unis.

Le groupe a essuyé plusieurs coups durs. Son directeur général, Luca de Meo , auteur d'un spectaculaire redressement chez le groupe au losange, a quitté la société pour prendre la direction de Kering. Le dirigeant a été remplacé par un de ses anciens lieutenants, François Provost. Renault a aussi émis en juillet un lourd avertissement sur résultats, en raison notamment de la faiblesse du marché des véhicules utilitaires en Europe. Le titre avait perdu 18,5% sur une seule séance.

Par ailleurs, les revenus du troisième trimestre, bien qu'en ligne avec les attentes, ont provoqué, en octobre, des inquiétudes sur une dégradation du "pricing" (l'environnement de prix) chez le groupe au losange. "Nous pensons que le marché s'inquiète (à juste titre) des prix, mais la solide croissance des volumes et l'accent continu mis sur la réduction des coûts contribuent à soutenir la rentabilité", a toutefois jugé HSBC en novembre.

Pour 2026, UBS ne s'avère pas très optimiste. La banque suisse est passée à "vendre" début décembre sur l'action et s'attend que les marges de Renault connaissent au mieux une stabilisation et "plus probablement une normalisation", c'est-à-dire une baisse.

Schneider Electric "victime de son propre succès"

Certes, Schneider Electric n'a pas bu la tasse en 2025, avec un repli de son action limité à 2,1%. Toutefois, cette sous-performance par rapport au CAC 40 a de quoi intriguer pour un groupe considéré comme une "valeur IA", de par ses produits pour gérer l'efficacité énergétique des data centers.

Mais des attentes élevées de la part du marché ont conduit la société a livré plusieurs publications en demi-teinte voire décevantes, cette année. Le groupe a notamment indiqué fin octobre s'attendre à atteindre le bas de la fourchette de ses prévisions de croissance et de rentabilité pour 2025. Barclays estimait récemment que Schneider était "victime de son propre succès".

Néanmoins, le groupe a terminé 2025 sur une bonne note avec l'organisation d'une journée investisseurs réussie et rassurante, début décembre. Le groupe a notamment étendu jusqu'en 2030 son objectif d'une croissance annuelle moyenne de 7% à 10% en données comparables.

"Difficile de nier que Schneider Electric dispose actuellement d'un des meilleurs portefeuilles de produits et devrait donc rester attractif, même si les objectifs les plus ambitieux semblent difficiles à atteindre et que les marges devraient être concentrées en fin de période", juge Barclays.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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